Freelance, comment facturer une mission de longue durée ?

Je veux m’intéresser à une situation particulière au sujet de laquelle j’ai pas mal échangé récemment avec des confrères freelance. Il s’agit de la situation où un freelance postule et décroche une mission qui était initialement un poste à pourvoir en CDD.

Exemple : vous repérez une entreprise qui recherche un CDD de 3 à 6 mois et opportuniste (et tout plein de culot 😉), vous leur faites une proposition de transformer ce poste en une mission de freelance de la même durée.
Chouette, votre offre est acceptée !
Mais dans ce cas, comment facturer ? Quel TJM appliquer ?

Car, si dans votre TJM habituel, vous couvrez la recherche de prospect et la gestion du projet (avant-vente, cadrage, etc.) pour des missions plus courtes, ici vous êtes assuré de revenus réguliers sur une période plus ou moins longues.
De plus, une entreprise qui recherchait un CDD, n’avait probablement pas comme fourchette budgétaire une rémunération équivalente à 22 fois votre TJM chaque mois.

Je suis arrivé à une formule de calcul simple permettant d’obtenir un tarif journalier servant de base de négociation. Ce tarif et la logique qu’il y a derrière me paraissent compréhensibles et acceptables pour l’entreprise du fait. 

La formule :

Tarif journalier de base = [(Cout total annuel du salaire pour l’entreprise) / (Nombre de jours travaillé sur l’année en cours)] * 1,2

En détail :

Coût total annuel du salaire pour l’entreprise : il s’agit du coût pour une entreprise à l’année, en incluant toutes les cotisations et charges à laquelle est soumise une entreprise. Exemple : Si le salaire que l’entreprise propose est des 3 000 € brut par mois, soit 36 000 € brut à l’année, le coût total du salaire pour l’entreprise à l’année sera de 48 500 €.

Vous pouvez avoir une estimation du coût annuel d’une entreprise directement sur cet outil : https://www.wuro.fr/pages/outils-pour-les-entrepreneurs/calcul-du-salaire-brut-net-et-cout-total.html

Nombre de jours travaillé de l’année : il s’agit du nombre de jour qu’on peut travailler pour une année donnée. On part du nombre de jour d’une année (366 en 2020) au nombre de jours de l’année auquel on retranche :

• Le nombre de samedi et dimanche (104 en 2020) ;
• Le nombre de jours fériés tombant en semaine (9 en 2020) ;

Le nombre de jours travaillés en 2020 est donc de 366 – 104 – 9 = 253.

Pas besoin de faire le calcul vous-même, vous pouvez trouver la réponse en deux secondes sur internet en tapant « nombre jours travaillés 2020 », exemple : https://www.dougs.fr/blog/quel-est-le-nombre-de-jours-travailles-en-2020/

Dans notre exemple, nous arrivons à 48 500 € / 253 = 190 € / jours

Montant que vous devez rehausser d’au minimum 20 %, qui correspondent à ce qu’un employeur aurait dû payer :

• en indemnité compensatrice de congés payés (10% de la rémunération brute) ;
• et en indemnité de fin de contrat, dites « prime de précarité » (10% de la rémunération brute totale versée aussi) ;

Ce qui dans notre cas fait un Tarif journalier de base : 190 x 1,2 = 228 €.

Rappelons qu’il s’agit d’un tarif de base, maintenant à vous de négocier pour l’augmenter et gagner davantage ! Voici quelques pistes :

• Augmenter la rémunération en absolue (exemple négocier un TJ de 250 € ) ;
• Facturer 5 jours de travail mais n’en travailler que 4 ou 4,5 ;
• Négocier une prime pour la fin de mission ;
• Etc… ;

Maintenant que vous avez les bases de calcul et de négociation, il n’y a pas de raison pour hésiter à postuler ! 😎