Monde d’après : les nouveaux modes de vie et de travail – Partie 1 : Introduction
Je ne pense pas qu’il y ait besoin d’une longue introduction pour raconter les bouleversements dus à la pandémie de COVID-19. Je vais plutôt m’intéresser directement à deux aspects de la pandémie :
- Comment nous avons dû changer notre manière de travailler ;
- Quel impact cela a eu sur notre mode de vie ;
Et je m’excuse auprès de tous les nombreuses personnes qui n’ont pas un travail qui peut s’effectuer à distance et qui ont dû se rendre jour après jour au travail – la peur au ventre de se faire contaminer par cette saleté de maladie – mais je concentre ma réflexion uniquement sur les télétravailleurs.
Tous en télétravail
Avec le premier confinement, une grande partie de la population, qui n’avait jamais eu l’occasion de télétravailler, a dû adopter ce mode de travail et (ré)apprendre son job en étant loin des bureaux et surtout loin de ses collègues. Nous avons alors assisté à une adoption – massive et inédite par son ampleur – des outils de travail collaboratifs, de visioconférence, du cloud, des échanges dématérialisés.
Et devinez quoi ? Ça s’est plutôt bien passé ! Enfin d’un point de vue économique et professionnel. Les télétravailleurs ont plutôt bien répondu à l’énorme défi humain et technologique.
D’un point de vue humain, cela n’a pas été sans peine. Outre l’anxiété du contexte sanitaire et social, cette période de télétravail forcé (et plus généralement de confinement) a pu être pénible, voire douloureuse. Je pense à toutes les personnes résidant dans des logements inadaptés à une pratique intense de télétravail : logement trop petit, trop peuplé, ne disposant pas d’un espace adéquat et confortable ou encore ne possédant pas une bonne connexion internet, etc. Ou encore l’impact psychologique qu’a pu avoir le fait d’être confiné en ville et de n’avoir aucun accès à la nature à 1km autour de chez soi et pour seul horizon du béton, du béton et encore du béton.
Mon cas personnel
J’ai personnellement été confiné avec ma conjointe dans notre (trop) petit appartement de Lyon, avec comme pièce pour travailler notre salon dans lequel on se partageait une (trop) petite table à manger à deux. Je ne suis pas le seul et je ne suis pas à plaindre – loin de là. En revanche, je me suis dit « plus jamais ça ». On a alors réfléchi pour partir vivre dans les campagnes environnantes. Mais bon, le monde semblait revenir à la normale, l’été arrivait, etc. On s’était dit « bon, on reste encore à Lyon et on déménagera plus tard ». Sauf que: novembre 2020 = second confinement = rebelotte !
C’en était trop ! Au sorti du confinement, nous avons cette fois pris la décision de partir dans les campagnes environnantes de Lyon, pour trouver quelque chose de plus grand et plus adapté au fait qu’on allait désormais travailler beaucoup plus depuis la maison. Nos critères étaient simples :
- Plus grand (avec cette fameuse pièce en plus pour télétravailler) ;
- Offrant davantage d’accès à la nature ;
- Et relié à la fibre optique ;
Si je me permets de parler de mon cas personnel, c’est qu’il est loin d’être isolé. Bien au contraire. Il suffit de voir le mal que nous avons eu de trouver un logement qui correspondait à ces critères. A chaque fois que nous visitions un bien, les agents insistaient sur le fait que celui-ci n’allait pas rester longtemps sur le marché et que les Lyonnais s’étaient rués sur les biens à la campagne proche.
Télétravail et exode urbain
Je ne prends pas trop de risque que d’affirmer que nous nous dirigeons vers un monde où le « tout le monde dans les grandes villes » ne sera plus la seule option disponible pour les travailleurs.
Pour cela je m’appuie sur le fait que :
1 / le télétravail semble parti pour durer, en France comme dans le reste du monde :
- « Après un an de va-et-vient, le télétravail en route pour durer » – La Tribune
- « Le télétravail va encore durer «très très longtemps» selon Berger » – Le Figaro
- “Is working from home here to stay?” – Vox of America
- “Why remote work is here to stay” – Forbes
Et 2 / les actifs quittent en effet les grands centres urbains pour de plus petites villes ou des villes de périphérie, voire même à la campagne.
- « Coronavirus Moving Study: People Left Big Cities, Temporary Moves Spiked In First 6 Months of COVID-19 Pandemic » – MyMove.com
- «Après un an de coronavirus, l’exode des urbains vers les campagnes se confirme » – Europe 1
- « Un an après : le Covid a-t-il vraiment poussé à quitter les métropoles pour la campagne ? » – Marianne
Cet article du New York Times est une très bonne synthèse à ces deux mouvements de fonds. «Remote Work Is Here to Stay. Manhattan May Never Be the Same. »
Les joies du déménagement pour tous !
De quoi sera fait demain ?
Si le télétravail permet de ne plus être coincé dans une grande ville pour faire son travail et permet une relocalisation vers des lieux qu’on choisit davantage car on s’y sent bien (petites villes, à la campagne, en montagne ou proche de l’océan, etc..) il renforce aussi la mobilité. Et une fois les frontières rouvertes, ne soyez pas surpris de voir un boom de digital nomad. Il ne s’agira plus seulement d’une élite à la pointe (qui poste des photos stylées avec le #digitalnomad). Non, ce seront des Monsieur et Madame Tout-le-monde. Des digital nomad d’un nouveau genre, profitant de cette nouvelle liberté pour rendre leur vie plus flexible.
Et pour cause, avec tous les jobs que l’on sait maintenant effectuables à distance, il ne faudra pas beaucoup de temps avant de se rendre compte qu’on peut tout à fait télétravailler à une centaine de mètre de l’océan dans un Airbnb avec un bon wifi pendant une quinzaine de jour, en profitant de faire quelques sessions de surf avant / après le travail.
Puis d’enchainer le mois suivant avec une virée à la campagne chez les grands parents. Et de continuer comme ça toute l’année au grès des occasions.
Pour moi, c’est certain : les nouveaux télétravailleurs, ces nouveaux nomades, ne seront très certainement pas des voyageurs à plein temps, toujours entre deux vols. Même si certains le seront inexorablement, la plupart seront plutôt des semis nomades. Avec un domicile, situé dans une zone peu cher (donc hors des centres villes) et plus agréable, qui servira de sorte de camps de base entre deux aventures.
A mes yeux, c’est cela notre futur proche : l’émergence d’une population toujours plus grande, télétravaillant et vivant hors des grands centres urbains et qui à l’occasion se déplaçant au rythme du slow travel en ayant seulement besoin d’un endroit au calme pour poser leur laptop durant la journée pour travailler.
Face à cette révolution, le marché va devoir s’adapter et proposer des offres pertinentes permettant de travailler et de vivre différemment, pour répondre à cette énorme demande qui se profile.
J’ai donc essayé de lister les business malins qui pourraient répondre dès aujourd’hui aux problématiques de demain auxquelles seront confrontés les télétravailleurs.
La suite au prochain article ! 😎